Avec l'invention de la photographie, les hommes ont pu garder sur le papier les images de leurs souvenirs.

La photo étant mon passe temps favori, depuis bien longtemps, en noir et blanc, puis en couleur, j'ai emmagasiné des photos de famille, de voyages et de billebaudes nature.

Contemplatif de la faune sauvage, j'éprouve un grand plaisir à voir évoluer les animaux dans leur milieu naturel. Observateur lointain d'abord, à la lunette et à la jumelle, avec ma compagne, nous avons appris à pénétrer leur vie discrète, et découverts le vrai plaisir d'observer le sauvage en harmonie avec son environnement.

Avec l'apparition du numérique, le besoin s'est fait sentir de se rapprocher pour réaliser des images plus confidentielles. Pour fixer ces moments de la vie sauvage, nous nous sommes petit à petit équipés en matériel, et j'ai retrouvé un peu du plaisir de la chambre noire à la sortie des images sur l'imprimante.

L'appareil photo est devenu l'instrument de notre émotion, et il n'est pas rare que les flous de bougé soient là pour témoigner de l'intensité du moment.

Mais les images réussies, nous les admirons, non pas pour flatter notre égo, mais pour revivre comme une complicité cet instant de vie que l'animal nous a donné, et, notre bonheur, c'est d'avoir cette image de lui dans son intimité et de l'avoir laissé vivre sans le déranger.

James Baudrillard et Marie France Paquin